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Scandale en Belgique: Le patron de l’antiterrorisme était informé des prochains attentats. Enquête fédérale sur Abdeslam classée sans suite

Scandale en Belgique: Le patron de l’antiterrorisme était informé des prochains attentats. Enquête fédérale sur Abdeslam classée sans suite

Les critiques pleuvent sur la police judiciaire fédérale et le parquet qui se défendent et parlent d’acharnement. Un informateur avait informé que les frères Abdeslam allait commettre un attentat…

Tous ceux qui, en France, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, ont accusé les services belges de police et de renseignement d’amateurisme ou de laxisme, au lendemain des attentats de Paris, ont dû boire du petit-lait à la lecture, mardi, de la manchette de « L’Echo », qui révélait l’existence d’informations livrées, dès juillet 2014, à la section antiterroriste de la police fédérale (DR3).

Des informations fournies par un indic et qui auraient indiqué que les frères Salah et Brahim Abdeslam envisageaient de commettre un attentat de façon imminente. Selon « L’Echo », l’indic aurait précisé que les frères entretenaient des contacts avec Abdelhamid Abaaoud. Une douzaine de membres de la DR3 auraient été au courant de ces informations mais n’en auraient rien fait.

La police de Molenbeek a bien auditionné les frères Abdeslam en février 2015, comme l’a indiqué la RTBF dimanche, et alerté la police fédérale mais celle-ci a conclu que les deux frères ne représentaient pas un danger et le parquet fédéral a suivi son avis et a classé le dossier en juin 2015.

En novembre, Salah et Brahim Abdeslam participaient aux attentats de Paris après les avoir longuement préparés depuis Molenbeek et à l’occasion de divers voyages à l’étranger pendant l’été. Le premier est désormais l’homme le plus recherché d’Europe et le second est mort dans le carnage.

Le Comité P, qui est en train de préparer un rapport sur l’enchaînement des événements antérieurs aux attentats du 13 novembre, rencontre deux types de témoins parmi les enquêteurs. Ceux qui, excédés par l’aveuglement de collègues ou de supérieurs, insistent sur la liste des erreurs commises. Et ceux qui, au contraire, estiment qu’on fait un mauvais procès à la police fédérale, qu’il est facile de dire, après coup, qu’on aurait pu éviter les attentats parisiens, qu’on oublie tous ceux qui ont été déjoués et qu’on devrait laisser la DR3, guettée par le burn-out d’une bonne partie de son personnel, faire son travail dans la sérénité au lieu de l’accabler de contrôles et d’accusations de toutes sortes.

Rien de neuf, dit le parquet

De son côté, le parquet fédéral a confirmé avoir reçu en juillet 2014 des informations concernant Abdelhamid Abaaoud et les frères Abdeslam, mais il a ajouté que ces informations n’étaient pas neuves. « Il n’était en rien question d’un risque d’attentat , a indiqué Eric Van Der Sypt, le porte-parole du parquet.Nous avons par ailleurs reçu des indications de possible radicalisation dans l’entourage des frères Abdeslam, mais cela n’a mené à rien. »Les interrogatoires menés début 2015 l’ont été parce qu’à ce moment-là, il était question de leur radicalisation« mais rien n’indiquait un futur départ en Syrie ou la préparation d’un attentat » .

Le CDH monte au créneau

Sur le plan politique, le CDH a exigé qu’une commission d’enquête dotée des pleins pouvoirs d’investigation remplace l’actuelle commission spéciale sur la lutte contre le terrorisme. Le MR a estimé que « le débat doit avant tout avoir lieu au sein de la commission de suivi du comité P (contrôle des services de police) qui se réunit mardi prochain, à huis clos, de façon confidentielle, et dans laquelle siège le CDH » .

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